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Carte blanche à Florent Persiani

3 novembre 2015

Le Manga : de la BD mais pas que...

Carte blanche à Florent Persiani


Je suis entré dans le manga dans les années 80 via la petite lucarne, qui diffusait des dessins animés japonais (japanimation) tant critiqués. Ces dessins animés étaient remplis d’action, d’aventures, de magie. Ils me donnaient envie d’avoir la suite de l’histoire et servaient de point de départ à de nombreuses discussions et débats dans la cour de l’école. Ma génération a dû attendre d’être adulte pour voir des éditeurs sauter le pas en ouvrant les vannes du marché du manga en version papier, et c’est ainsi que, comme beaucoup d’autres, j’ai commencé à en lire.


Nous sommes dans une société qui a une culture et une histoire centrée sur l’Occident et les Etats-Unis. Très peu d’informations nous parviennent sur ce qu’il se passe en Asie et en particulier au Japon. Nous connaissons le goût des Japonais pour des choses complètement folles, et les médias insistent d’ailleurs assez lourdement là-dessus, mais nous n’avons souvent aucune connaissance de leur histoire ni leur culture, qui amènent pourtant à comprendre l’état d’esprit dans lequel les Japonais vivent et qui permettent à cette "folie" apparente d’exister. Pour moi, le manga est une fenêtre sur la culture japonaise.


La France est le deuxième consommateur de manga dans le Monde, très loin derrière le Japon. Là bas, quasiment une personne sur 10 lit ou a déjà lu un manga. Ces ouvrages s’adressent à tous les âges, tous les sexes et toutes les catégories socio-professionnelles. Tous les genres littéraires y sont représentés : polar, science-fiction, amour, horreur, critique sociale, biographie...
Par ce média, on divertit essentiellement, mais on informe, on explique, on critique, on rêve et on éduque. Le manga permet en effet d’enseigner aux plus jeunes des valeurs morales importantes au Japon, comme le dépassement de soi, l’amitié, le respect et le courage, et ce par le biais d’aventures imaginaires. Les histoires plus matures confrontent généralement les lecteurs avec la société telle qu’elle est, avec ses bons et ses mauvais côtés. Son organisation est souvent critiquée, le but étant de faire prendre conscience au lecteur du monde qui l’entoure et dans lequel il vit.


Par le manga, j’ai découvert les religions asiatiques qui prônent souvent l’apaisement, le respect des ancêtres, la liberté et le besoin de faire ses propres choix. On découvre la gastronomie, les arts, les paysages, l’histoire du pays, ses mythes et légendes. Le manga offre souvent un autre regard sur un système éducatif dont l’implication des acteurs est très différente de la nôtre : implication des élèves dans les tâches ménagères, les activités de club, et dans l’administration même de l’établissement, implication du personnel éducatif différente. Le manga révèle également les problèmes de cette société : pression sur la réussite, pression sur l’uniformisation, la société nippone laisse peu de place à l’originalité personnelle. Le manga se nourrit enfin de la littérature ancienne comme contemporaine pour faire parvenir des récits à des personnes qui n’auraient peut-être jamais été intéressées par de simples mots. Tout comme les romans, les mangas sont noirs et blancs, à ce détail près que le talent de l’auteur touche par le trait et l’esthétique qu’il met au service de son message.


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Florent Persiani, 33 ans, est le gérant de la librairie Japanim à Saint-Brieuc, qui existe depuis 11 ans. Passionné de bande dessinée depuis son plus jeune âge, il a ainsi la chance de pouvoir allier son métier et sa passion. Il aime l’idée de faire découvrir le Japon et sa culture à travers le manga.
Librairie Japanim - 15 rue de Rohan 22000 Saint-Brieuc. Lundi 14h-18h30, mardi au samedi 10h-19h

Anaïs Rouzier a réalisé l’illustration de cette carte blanche. Tout juste âgée de 18 ans, elle a découvert le manga il y a une dizaine d’années et affectionne particulièrement les auteurs suivants : Ai Yazawa, Asano Inio et Kiriko Nananan.
Cette Costarmoricaine de St-Laurent de Bégard aimerait évoluer dans le monde du tatouage et de la bande dessinée. Elle est d’ailleurs à la recherche de collaborations diverses.
http://nana-cafe.deviantart.com


Visuel : Anaïs Rouzier

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