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Décembre 2024 : Maman, j’ai raté l’Évian
Il faut bien le reconnaître, il y a des périodes de l’année bien plus difficiles à négocier que d’autres. Telle une succession interminable de virages en épingle ponctuée de chicanes meurtrières suivies de lignes droites traîtresses, décembre est de ces circuits que les pilotes les plus aguerris amoureux de la vie, de la bonne chère et de la socialisation gastronomique redoutent autant que la torpeur du mois d’août et ses terribles invitations en forme de dérapages alanguis et autres cascades grillées au feu de bois. La faute bien évidemment à un mois de novembre qui s’apparente à un trou noir social, caractérisé par une plongée dans les abysses d’une vie presque exclusivement nocturne, rythmée par une météo exécrable, une luminosité sibérienne et un moral parfois fébrile… Alors lorsque survient décembre et sa succession de situations à hauts risques glycémiques, pas étonnant que l’on se vautre dans l’abandon le plus total, cédant à une boulimie jouissive en sauce et aux agapes les plus indécentes afin de trouver, au cœur de l’hiver, un peu de lumière dans nos verres et assiettes à défaut d’en apercevoir au-dehors. Le principal danger étant, à ce stade, pauvres Icare de la bamboche que nous sommes, de nous brûler les ailes avec délectation lorsqu’au soir du dernier jour de l’année se présentera l’ultime occasion d’engloutir avec voracité les reliefs d’une année 2024 que l’on espère moins bonne que celle qui nous attend. Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et tous !
- La rédaction