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Soon She Said : The first casualty of love is innocence
Shoegaze, ethereal pop
On entre dans ce premier LP de SSS comme dans une cathédrale de glace enfouie sous des kilomètres de neige avec la trouille de briser une des fines stalagmites qui balisent notre chemin. Car il en est ainsi sur ce premier album qui tient autant de la balade du funambule sur une corde à piano que de la lente marche automnale sous une pluie horizontale. La fragilité revendiquée par l’omniprésence des nappes vaporeuses de guitares noyées dans des hectolitres de reverb, chorus, delay et le sous-mixage de la voix totalement assumé par le groupe renforcent la douce mélancolie de ces compositions pop maîtrisées, à la manière des références du genre shoegaze 90’s qui viennent à l’esprit dès les premières écoutes (Slowdive, My Bloody Valentine). Pour autant, c’est bien le dépouillement et la solidité de la section rythmique qui tiennent ici de garde-corps à l’ensemble, empêchant auditeur et chansons de chuter dans le vide ; et l’on finit par se prendre à apprécier ces tempos qui donnent à l’album des allures de lente procession de pénitents marchant sur un lac gelé. Entre lumière des guitares et ombre de la rythmique, ce premier long format des briochins augure du meilleur pour peu qu’ils parviennent à secouer les flocons glacés de leurs augustes références pour laisser apparaître le cœur dépouillé de leur talent naissant.
- Marc
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