Accueil > Le magazine > Archives livres et disques Retour
NY Carré : Django’s fusion project
Une fusion manouche et new jazz groove, autour du répertoire de Django Reinhard.
Un robot immensément vertical vaquait comme à l’accoutumée à ses devoirs immuables. L’auteur de ses jours, programmeur méphistophélique, voletait autour de sa créature aux mâchoires d’acier ; lui quémandant désespéré, l’esquisse d’un sourire, l’écho d’un cœur battant, la preuve enfin concrète que Pinocchio est bien le petit fils de Django…
Définitivement imperméable à l’extrême solitude de l’orphéoniste, le batteur baffeur distribuait les coups comme il est inscrit dans le mode d’emploi.
Ça sécurise un moment.
Pas sûr que ça évite de boire la tasse mais, dans le ventre de "Big Apple la baleine", c’est une bonne idée que d’invoquer le feu de camp des nomades. Non pour la nostalgie qui fige mais pour la petite lueur qui tremble de voir des murs et des check-points.
Telle Jérémie le grillon jouant la mouche du coche, la guitare escalade des parois abruptes et glaçantes, dérape et se rattrape, le sourire crispé. Indéridable décidément, le monolithe marmoréen. Faut-il s’étonner que la machine ripolinât ce que le rêve de Django avait de meilleur ? L’écriture est belle et l’on souhaite qu’elle prenne chair et bosses. Elle pourrait alors édifier le monument à la gloire des phalanges perdues du manouche.
A la gloire du petit bout dont l’absence, du coup, crée la différence.
D’avec le modèle.
- Pilc
www.dominiquecarre.com
Ecouter du son ICI