Accueil > Le magazine > Disques Retour
Nolwenn Arzel : A nezh kalon
Harpe
Tout ce qui mérite mémoire se chante en Bretagne. Nolwenn Arzel a donc écrit une gwerz, L’Homme aux sabots, consacrée à son grand-oncle, Alphonse Arzel, qui a fait plier les pétroliers américains de l’Amoco-Cadiz responsable de la marée noire à Portsall en 1978. Dans le traditionnel Personne n’en est la cause, elle dénonce l’abandon d’une jeune adolescente par celui qui l’a mise enceinte. Elle reprend La Chevelure (chanson du pays rennais) qui fustige la pauvreté qui condamne des femmes à vendre leurs cheveux. Mais la délicatesse de Nolwenn lui fait dédier son interprétation à celles à qui une chimiothérapie fait perdre leurs cheveux. Ce thème bien féminin se retrouve dans le hornpipe irlandais Her golden hair, où la harpe suggère l’ondoiement de la chevelure au vent de la liberté. C’est dire que les qualités humaines de Nolwenn Arzel irradient son art de compositrice et d’interprète. La justesse de ses choix dans le répertoire traditionnel ou dans ses compositions, la fermeté de son jeu ou la fluidité justifient la présence à ses côtés de Loïc Bléjean (flûte, uillean pipe), Yvon Molard (percussions), Yann Quéféléant (guitare) et Gilles Servat (chant, sur L’Homme aux sabots)…
- Yannick Pelletier