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Druids of the Gué Charette : All the darkness looks alive
Stoner rock garage en robes de bure
Au pays du Gué Charette le temps s’est arrêté dans un continuum mêlant l’année 1327 (date des meurtres du Nom de la Rose) et 1943 (année de découverte du LSD par Albert Hofman). Sur ce disque de nos maniaques de la serpette, la récolte du gui est remplacée par celle du peyotl et les cérémonies druidiques que l’on imagine en mode banquet de sangliers et rondes main dans la main sur fond de tambourin et de flutiau, par une messe poisseuse noyée dans deux cents hectolitres de réverb. Voilà pour l’ambiance. Côté musique, on surnage dans un marais typiquement garage stoner accroché aux lignes de basses (on pense à Geezer Butler – Black Sabbath) ballotté par l’écume des guitares qui n’en finissent pas de dégouliner d’effets. All the darkness looks alive réserve plusieurs fulgurances quand le groupe s’écarte du sinueux chemin stoner pour s’aventurer sur les pentes uptempo du pur garage d’outre-tombe (All the darkness) ou se prête avec malice à l’écriture d’une messe hallucinée avec imprécations maladives et percussions sur ossements (Until we fall). Unique regret de cet excellent album calibré pour chiller dans votre hutte durant tout l’été : l’agaçante manie du batteur à se caler bien trop au fond du temps (Back to the Gué Charette).
- Marc
En concert au Binic Folks Blues Festival des 27-28-29 juillet 2018
Beast Record – Mauvaise Foi Records