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Clew
Rock
Et puis s’en aller.
La grosse caisse à cour.
Pas sûr que le minot dorme tranquille, sur le siège arrière de la tire du père, entre vieux chien et loup. C’est tout droit vers l’ouest, fiston, à fond la caisse claire, les guitares adroites et le cœur à l’envers. (A jardin qu’on avait dit, bordel !).
Ça roule classieux mais y’a tout qui remonte.
Voilà. Quand le minot dort, la fillotte a les yeux bleu-nuit de l’hirondelle tombée du nid.
Alors, braillé de vert, par les mots d’un autre, le texte est noir de jais, les bleus sont plombés d’or.
Poussiéreux le jour, flamboyant d’mon temps, quel était le nom du rad, déjà pu ? Avant qu’ça vrille. Une maison du peuple, une prise de la bastille, dynamitée sous les doigts d’un anglais aoûté comme un clou. Trois jeunes tambours jouaient les guitares des trois meilleurs groupes de rock armoricain version fin de siècle* (Jean-Phi, j’en fus !). Ils ont pas lâché, les Clew. Sauf un, le manche pour les futs, le batteur des Nus.
Errant bourrés dans le labyrinthe confus par la bière, on peut encore rejouer la scène, vue des coulisses, pleins feux dans la tronche, de l’autre côté du miroir saigné à blanc, face au beuglant saturé par les riffs des potes en contrejour, jouant à l’unisson les feulements rauques de l’hymne aux bras chauds des chopines.
A la brune, à la bleue,
Aux trois Clew
Aux chopains tôt partis
Hauts ! nos verres de rouquin.
- Pilc
Un CD 10-titres de rock sous tension, nerveux et mélodique, par Philippe Falusi (chant guitare), Jean-Yves Borey (guitare chant), Alain Richard (batterie).
* Médecine Dure, Jo Sevylor et ses Royales Copines, les Soupeurs
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