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Briac - Coquil : Quitter Brest

6 janvier 2016

Nouvelles illustrées

Briac - Coquil : Quitter Brest


Quitter Brest était censée être une œuvre de passage entre deux grandes aventures narratives : La nuit Mac Orlan (qui fut et reste un succès) et Méridien (qui s’annonce ravageuse au vu de l’ambition du pitch et des splendides première planches).


L’air de rien donc, Briac, auteur de bande dessinée, discrètement guingampais, assemble dans son antre la nuit, en un album autour d’une nouvelle en images sur la gare de Brest, un prologue en clin d’oeil à l’ouvrage précédent suggéré par Marlu son lettreur, une post-face d’Arnaud Le Gouefflec son scénariste, et cadeau ! avec le reliquat des dessins, un port-folio-promenade mélancolique entre le Brest des années 30 et celui des années 60.


Chacun sait qu’entre ces deux périodes il s’est passé des choses dans cette ville. Il se passe toujours quelque chose aussi entre Brest et Briac. Ne vous fiez donc pas au titre ; si l’auteur prétend s’éloigner de son sujet, c’est pour cacher son obsession inépuisable pour cette finis terrae. Ses personnages, comme lui, terminent là banalement en bout de ligne, en repartent sonnés, et entre les deux, plongent pour notre plus grand profit d’imaginaire poétique, dans un espace incertain peuplé de brume, de nuit, d’individus sortis de l’ombre fantastiquement colorés, de rues confondant en une sorte de vibration la mémoire fantomatique des lieux disparus et les constructions trop sérieuses d’aujourd’hui. C’est vrai, Briac presse le citron, mais il en sort toujours du jus. Et il fait sans doute plus avec ses images aux joues creuses et aux yeux cernés que tous les plans de com’ pour promouvoir cet univers populaire urbain si particulier.


Dans l’album, où l’on avance de bonheur en bonheur de dessins en écrits, on ouvre une porte encore et on tombe sur Yvon Coquil, gars de l’Arsenal, expert des "petits matins gris à se geler les miches en fond de cale de radoub", retraité, attablé au café du Bois d’Boul, de dos en train d’écrire. Car le bougre écrit, salement bien, et il connait son sujet, le même d’ailleurs que Briac : Brest. Et autant le dessinateur sait le dire en images, autant Coquil sait le dessiner en mots. Cette alliance produit deux nouvelles illustrées totalement dépressives et hilarantes, l’un n’empêchant pas l’autre dans cet ouvrage bourré de complicités amicales et artistiques.


Ah ! Ne pas terminer sans mentionner la qualité de l’édition dans une typo et un emboîtage élégants sépia et bordeaux : c’est le travail du dernier associé de ce staff créatif : les Editions Sixto jeune maison d’édition - six romans noirs et six albums BD au catalogue - basée à la fois à Nantes, à Rennes et devinez où ?


- Michel Guyomard (Maison Louis-Guilloux)


Exposition de Briac du 4 au 29 janvier 2016 à la Maison Louis-Guilloux à St-Brieuc. Cette exposition clôture un an de résidence de l’artiste dans ce lieu.

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