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Carte blanche à Andrea Kiss et Jean-Philippe Salvadori

25 septembre 2015

Ateliers de films d’animation

Carte blanche à Andrea Kiss et Jean-Philippe Salvadori


Et si j’étais infiniment grand ?
Ou infiniment petit ou au moins aussi petit qu’une fourmi ? Comment se passerait ma vie, ma journée ? Comment je verrais un brin de salicorne ou un espace aussi vaste qu’une baie ?
Telles sont les questions que l’on peut se poser quand on écrit un scénario de film d’animation.
C’est à la fois un travail d’imagination, de mise en situation et une interrogation philosophique.
On se glisse dans la peau de quelqu’un ou quelque chose et on se pose des questions sur son existence. On invente des réponses sur le comment et le pourquoi…

Quand Jean-Philippe et moi travaillons avec les enfants dans le but de créer leur film d’animation, nous prenons toujours soin d’aborder le sujet de cette perspective ludique et philosophique car au fond de chaque création, il y a cette énergie inépuisable de curiosité qui pose des questions, qui imagine des choses là où l’on n’a pas l’habitude d’imaginer quoi que ce soit.

Souvent, on prétend que ce genre de travail devrait être facile pour les enfants car, dans l’absolu, c’est le même processus que celui du jeu que l’enfant invente lui-même par exemple quand il joue qu’il est cosmonaute et que l’emballage du frigo est un vaisseau spatial.
C’est en partie vrai ; la plupart du temps, il est facile de lancer des idées avec les enfants, mais très fréquemment, le travail de va pas plus loin que le stade de l’idée ou pire encore, la plupart des enfants essaient de reproduire un film qu’ils ont déjà vu au cinéma ou à la télévision.

Partant du constat qu’il est tout à fait naturel et dans la logique de l’apprentissage des enfants de copier quelque chose et d’apprendre par l’imitation, nous ne bloquons pas forcément ce processus de la copie dans nos ateliers car c’est aussi une façon très remarquable d’apprendre le montage ou la dynamique d’un film. Mais on utilise cette envie de copier d’une façon plus professionnelle et plus créative.

Quand un réalisateur de films cherche des solutions pour "montrer une situation", il va souvent regarder une grande quantité de films ou d’extraits de films et analyser les scènes. Il va se rendre compte de ce qui fonctionne dans une scène et il va essayer de comprendre le pourquoi et le comment.

C’est le même type de travail que nous faisons avec les ateliers d’enfants et, si nous avons assez de temps, nous discutons de films déjà vus et de la façon dont ils traitent une situation similaire à celle que nous rencontrons avec le film d’atelier.
Et c’est ainsi que l’on arrive, presque sans s’en apercevoir, à parler de langage filmique.

Dans nos ateliers, nous mettons l’accent sur le langage filmique afin que les enfants puissent se l’accaparer pour écrire et dessiner.
Évidemment comprendre une langue et l’écrire ou la dessiner, ce n’est pas la même chose et ainsi le stade de l’écriture est souvent jalonné d’erreurs et de culs-de-sac.

Après l’écriture, on passe à la fabrication des personnages et des décors, puis au tournage. Pour ces étapes, les enfants s’organisent en petit groupes et la plus grande liberté possible leur est laissée pour la conduite du tournage.

Dans notre idée, les films d’atelier sont fait pour apprendre, et donc le processus d’apprentissage est plus important que la qualité du film fini.
Ce qui ne veut pas dire que l’exigence n’est pas au rendez-vous, mais plutôt que nous favorisons l’échange d’informations avec les enfants et entre eux en les laissant suffisamment libres pour qu’ils puissent essayer leurs idées, parfois se tromper et corriger le plus possible leurs erreurs par eux-mêmes.

De par la nature syncrétique du médium, créer un film d’animation nous semble un fabuleux moyen d’apprendre sur la complexité des choses en utilisant sa créativité.


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Installés à Binic, Andrea Kiss et Jean-Philippe Salvadori sont deux cinéastes d’animation passionnés par les films d’atelier.
De leur rencontre en 2001 sont nés plusieurs projets dont Révélations hongroises, structure de diffusion de courts métrages d’animation hongrois (devenu en 2014 Révélations hongroises - Les Ateliers de l’anim’) et plusieurs films dont Le Mulot menteur, film d’animation sorti sur les écrans français en 2011, et Cheonggycheon - The Little Rivers in my Mind, poème en image dédié à la ville de Séoul et à la rivière Cheonggycheon.
À partir de 2010, le film d’atelier est devenu une de leurs activités majeures. Vous pouvez actuellement en découvrir un exemple, jusqu’au 8 novembre 2015 à la Briqueterie à Langueux, dans le cadre de l’exposition Géant. Il s’agit du film Trois petites pommes réalisé avec une classe de CM1/CM2 de l’École des Grèves à Langueux.


http://ateliers.jpsalvadori.me


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