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Eté 2014 : Droits de l’Homme, du Fromage et de la Culture

1er juillet 2014


Bien sûr qu’il peut y avoir des artistes sans système d’intermittence ! Il pouvait aussi y avoir des vieux ayant résisté aux maladies au Moyen-Age. Il y a aussi quelques personnes heureuses en Irak, des ermites heureux de manger des racines dans les forêts, des admirateurs de TF1, et des artistes dans tous les pays... Mais la France se revendique pays des Droits de l’Homme, du fromage, du vin et de la culture magnifiée en "exception culturelle", pays des lumières. Certains Français n’en ont rien à cirer que leur pays s’enorgueillisse de ces qualités, mais beaucoup y sont sensibles. Alors il faut en payer le prix, il faut se donner du mal pour le mériter, savoir "souffrir pour être belle", et accepter l’intermittence du spectacle.

Les artistes sont des lumières qui éclairent nos vies, des soleils "sans qui les choses ne seraient que ce qu’elles sont " (E. Rostand). Pour celui qui a le ventre vide, la lumière prioritaire de sa vie sera de le remplir, et il verra d’un mauvais œil celui que le nanti, fourbe trompeur, lui aura désigné comme un privilégié responsable de son malheur (Les artistes vivent trop bien ici, sur notre dos. Qu’ils aillent galérer comme dans les autres pays. D’ailleurs les artistes en souffrance sont les meilleurs). Le fourbe est malin et sait monter en épingle les perversités du système. Car effectivement il y en a qui pervertissent le système de l’intermittence du spectacle, et c’est eux qu’il faut pourchasser, ne nous trompons pas de cible !

Toi, visiteur estival de la Bretagne, tu es attiré par les lumières de ce pays exceptionnel, les lumières de ce soleil, intermittent parfois, toujours filtrant à travers une atmosphère dénuée de sécheresse, jouant à cache-cache avec le granite. Tu as compris que les lumières bretonnes, c’est aussi la foultitude d’artistes dont regorge ce territoire. Et ces lumières-là, ce n’est pas les nuages qui risquent de les voiler.

Dans cet acharnement à vouloir éteindre nos lumières, il y a le cas d’Yvon Le Men (j’ai envie d’écrire "Lumen"). Après avoir vécu une année 2013 glorieuse, quasiment apothéotique, le grand poète breton, et néanmoins trégorrois, de notre temps, a été précipité en enfer. L’administration Pôle Emploi, acceptant son statut d’intermittent du spectacle depuis des années, obtenu pour ses prestations scéniques, vient de décider, suivant la tradition séculaire d’assassiner les poètes, qu’il ne devait finalement pas profiter de ce statut, et lui réclame 30 000 € de remboursement ! Il vient de publier un long poème qui raconte magnifiquement cette "mésaventure", En fin de droits, illustré par Pef, et qui sortira en octobre (pourquoi attendre, alors qu’il est déjà imprimé ?). On dit que ce qui ne tue pas renforce. Attendons-nous alors à avoir prochainement un Yvon Lumen plus fort que jamais (tous les détails sur www.findedroitdequeldroit.fr).


Patrice Verdure
Luminothérapeute

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